
Si tu démarres des travaux électriques chez toi ou tu débutes dans le métier, il y a des mots et des gestes qui tombent comme des évidences pour les pros mais pas pour les autres. Voici un guide simple, honnête et pas trop scolaire pour comprendre l’essentiel : fils et câbles, protection, connecteurs, outils et sécurité. Pas pour te faire électricien expert mais pour que tu saches de quoi on parle et que tu prennes les bonnes décisions.
1. Sections de fils : 1.5, 2.5, 6… que choisir ?
Dans une maison, on parle souvent de 1,5 mm² et 2,5 mm². Ce sont des surfaces de cuivre à l’intérieur de l’isolant. En règle générale :
- 1,5 mm² pour l’éclairage.
- 2,5 mm² pour les prises et les circuits d’appareils.
- 6 mm² et au‑delà pour des usages plus puissants ou liaisons spécifiques.
La taille augmente par surface et non par diamètre visible. Retenir 1,5 pour les lumières et 2,5 pour les prises couvre 90 % des installations domestiques.

2. Câble versus fil, rigide versus souple
Un câble est un ensemble de conducteurs déjà groupés et protégés par une gaine usine. Un fil (ou conducteur) peut nécessiter une gaine ou un conduit sur chantier.
Pour la flexibilité :
- Souple : pour rallonges, prises mobiles, câbles d’appareils. On le reconnaît au fait qu’il reprend sa forme quand on le plie.
- Rigide : utilisé dans les installations fixes, on le plie et il garde la forme.

3. Comprendre la nomenclature : 3G1.5, 5G2.5…
Exemple 5G1.5 : 5 conducteurs, la lettre G indique la présence d’une terre, et 1.5 la section en mm². Attention : si un conducteur est réservé à la terre, on ne peut pas l’utiliser pour autre chose.

4. Gaine ICTA et conduits extérieurs
La gaine ICTA sert à protéger des câbles dans les murs. Tu peux acheter la gaine vide (avec un tirfil) ou pré‑câblée. L’avantage d’un conduit vide : on peut repasser des fils facilement si besoin. ici
Pour les liaisons enterrées on utilise du TPC, un gros conduit résistant à l’écrasement. Il se pose dans une tranchée et se recouvre d’un filet avertisseur.

5. Réseau et RJ45
Pour les prises réseau, privilégier du Catégorie 6. Les catégories (5, 6, 7) correspondent à des caractéristiques électriques des paires de cuivre et influent sur le débit et la robustesse.ici

6. Unités de base : volts, ampères, watts, ohms
Rappels utiles :
- Volt (V) : tension. Imagine la pression dans une conduite.
- Ampère (A) : intensité, le débit d’électrons.
- Watt (W) : puissance consommée. Formule simple : P = U × I.
- Ohm (Ω) : résistance.
Exemple pratique : sous 230 V, un circuit protégé par un disjoncteur 10 A supporte autour de 2300 W avant de déclencher.

7. Protections dans le tableau : disjoncteurs, differentiels, DB
Les disjoncteurs
Marquages fréquents : C10, C16, C32. Le disjoncteur coupe en cas de court circuit ou de surcharge. Il protège l’installation et les équipements. ici

Les interrupteurs différentiels
Ils protègent les personnes en détectant les fuites de courant. 30 mA est la sensibilité courante pour une installation domestique. Leur rôle est vital : ils coupent dès qu’il y a une fuite dangereuse.ici

Le disjoncteur principal ou DB
Le disjoncteur abonné (souvent 60 A depuis l’arrivée des compteurs modernes) limite le courant global accepté par l’abonnement. Il peut être sélectionné instantané ou sélectif selon l’emplacement pour éviter de couper partout en cas de défaut.

8. Télécommande, telerupteur et contacteur
Un télérupteur permet de commander un point d’éclairage depuis plusieurs boutons poussoirs. Un contacteur piloté par les heures creuses active par exemple un chauffe‑eau. Ces appareils prennent place dans le tableau et simplifient le pilotage.

9. Connecteurs : Wago, dominos, manchons et cosses
Les connecteurs rapides de type Wago sont pratiques, sécurisés et répandus. Ils existent en versions levier ou à insertion et supportent des sections et courants définis. Évite les marques douteuses sans conformité sérieuse.
Les dominos sont l’ancienne méthode avec vis. Toujours utiles pour certaines sections. Les cosses et embouts servent à terminer un fil souple pour le visser proprement dans un bornier.

10. Outils indispensables
- Pinces coupantes et pince à dénuder de qualité. ici
- Pince multiprise et pince multiprise à bec fin. ici
- Dénudeur automatique pour gagner du temps et éviter d’abîmer le cuivre.ici
- Pince à sertir pour embouts et cosses.ici
- Perceuse visseuse et dévisseuse à percussion. ici
- Multitool très pratique pour petites découpes et finitions. ici

11. Outils de mesure et sécurité
Le minimum sérieux :
- Multimètre pour mesurer tension et résistance. ici
- VAT ou détecteur de tension pour vérifier avant d’intervenir. ici
- Pince ampèremétrique pour mesurer le courant sans couper un câble. ici
- Mégohmmètre et testeur d’installation pour les contrôles d’isolement et la mise à la terre si nécessaire. ici
Règle d’or : couper, verrouiller, tester et revérifier. En cas de choc électrique, consulter un médecin est conseillé même pour un petit incident.

12. Boîtiers, DCL et éclairage
Les boîtiers d’encastrement standard ont des diamètres et profondeurs à connaître. Le boîtier DCL facilite le raccordement des luminaires sans toucher aux connexions permanentes. ici
Pour les spots encastrés, attention au type (affleurant ou apparent) et aux exigences de fixation et de charge du plafond. Pour l’éclairage, aujourd’hui on pense en lumens mais garder en tête l’équivalence pratique : 5 W LED remplace environ 45 W halogène.

13. Culots d’ampoules fréquents
- E27 : culot vissé standard, très courant.
- E14 : petit culot pour lampes d’appoint.
- GU5.3 et GU10 : pour spots et projecteurs.

14. Ventilation mécanique contrôlée
Trois grandes familles :
- VMC simple flux auto‑régulée : extraction permanente. ici
- VMC hygroréglable : ajuste en fonction de l’humidité. ici
- VMC double flux : récupère la chaleur de l’air extrait grâce à un échangeur. Plus efficace mais plus coûteuse et exigeante à mettre en œuvre.ici

15. Conseils pratiques et encouragements
Commencer un chantier électrique demande méthode et patience. Les erreurs les plus fréquentes viennent du manque d’organisation ou d’un mauvais matériel. Investir un peu plus sur les outils et connecteurs fiables, vérifier chaque étape avec un testeur et respecter les protections rendent le travail plus sûr et durable.
Le plus important : progresser pas à pas, apprendre en faisant et ne pas hésiter à demander de l’aide sur un point technique.
Bonne installation et respecte les règles de sécurité. Le plaisir du bricolage vient aussi du savoir que l’on a fait le travail proprement.