Face aux vagues de chaleur record qui frappent l’Europe, avec des températures atteignant 38,6 degrés en Allemagne ou 38,2 degrés en Pologne, il devient urgent de trouver des solutions pour rafraîchir nos espaces de vie tout en respectant l’environnement. Inspiré par cette problématique, j’ai décidé de relever un défi : fabriquer une climatisation écologique, simple, efficace et surtout respectueuse de la planète. Ce projet s’appuie sur le principe adiabatique, une méthode naturelle qui utilise uniquement de l’eau, un tampon absorbant, une pompe et un ventilateur pour créer une sensation de fraîcheur. Dans cet article, je vous partage en détail la conception, la fabrication et les tests de cette climatisation maison, ainsi que mes conseils pour optimiser son fonctionnement.
🌡 Le principe adiabatique : comment rafraîchir avec de l’eau et de l’air
Avant de plonger dans la fabrication, il est essentiel de comprendre le fonctionnement du système que nous allons construire. Le refroidissement adiabatique repose sur un phénomène naturel bien connu : l’évaporation de l’eau. Par exemple, lorsque vous sortez de la piscine par une journée chaude, vous ressentez une sensation de fraîcheur sur votre peau. Cela s’explique par le fait que l’eau sur votre peau s’évapore, un processus qui nécessite de l’énergie. Cette énergie est prélevée sous forme de chaleur sur votre peau, ce qui crée cette sensation agréable de fraîcheur.
Le climatiseur adiabatique fonctionne exactement sur ce même principe. L’air chaud extérieur est aspiré dans l’appareil et passe à travers un tampon humide. L’eau contenue dans ce tampon s’évapore grâce à la chaleur de l’air, ce qui refroidit l’air avant qu’il soit ventilé dans la pièce. Ce système ne nécessite aucun composant complexe ou énergivore comme les modules Peltier, qui sont en plus très mauvais pour l’environnement.
Pour que le système fonctionne en continu, il faut maintenir le tampon constamment humide. C’est pourquoi un circuit d’eau est indispensable : une pompe fait circuler l’eau vers le haut du tampon via une gouttière, l’eau imbibe le tampon, et l’excédent retombe dans un bac pour être recyclé.

🛠 Conception et modélisation des pièces : la création sur Fusion 360
Pour réaliser ce projet, j’ai commencé par modéliser toutes les pièces nécessaires sur Fusion 360. Cette étape est cruciale car elle permet d’adapter parfaitement chaque composant à l’autre, assurant ainsi un assemblage solide et efficace. J’ai conçu des supports pour le ventilateur, la pompe péristaltique, la gouttière et le bac récupérateur d’eau.
Une fois la modélisation terminée, je suis passé à l’impression 3D sur mes imprimantes Bamboulab et Prusa. L’impression de pièces sur mesure permet d’obtenir une structure parfaitement adaptée aux composants que j’avais choisis, notamment un ventilateur standard et une pompe à faible débit adaptée au circuit d’eau du système.

Après impression, j’ai procédé à l’assemblage mécanique en retirant les embouts plastiques des angles du ventilateur pour l’encastrer dans la pièce noire sur mesure. J’ai utilisé des vis M3 de 35 mm et des écrous insérés dans des emplacements prévus pour assurer la rigidité de la structure. L’ajout d’inserts en laiton aux endroits stratégiques garantit un assemblage durable et robuste.
🔧 Assemblage final : intégration des composants électriques et mécaniques
Avec les pièces imprimées et préparées, j’ai pu procéder à l’assemblage final. Après avoir fixé les supports latéraux pour renforcer la structure, j’ai installé la pompe péristaltique, choisie pour son faible débit et sa fiabilité. Cette pompe est idéale pour faire circuler l’eau sans risque de fuites ou de dysfonctionnement.
La connexion électrique est simple : une alimentation 12 volts alimente à la fois la pompe et le ventilateur. Pour assurer la sécurité et la durabilité des connexions, j’ai soudé les fils et appliqué de la colle chaude sur les soudures. Le câblage a été soigné en le faisant passer dans des rainures prévues pour garder un aspect propre et professionnel.

💧 Étanchéité et bac récupérateur : tests et matériaux adaptés
Un des défis majeurs dans ce projet est de garantir l’étanchéité du bac qui récupère l’eau s’écoulant du tampon humide. Les pièces imprimées en filament PLA ne sont pas naturellement étanches, ce qui peut poser problème. J’ai donc réalisé plusieurs tests :
- Impression de petits bacs en PLA noir mat.
- Application de colle à bois pour boucher les micro-trous laissés par l’impression.
- Remplissage des bacs avec de l’eau pour vérifier les fuites.
À ma grande surprise, même le bac sans colle à bois n’a pas fui après plusieurs heures. Cela montre que la qualité d’impression était très bonne. Toutefois, le PLA reste un matériau poreux à long terme, et il y a un risque d’absorption d’eau sur plusieurs jours, pouvant entraîner des fuites.
Pour une solution plus fiable, j’ai décidé de fabriquer un bac 100% étanche en PETG, un plastique plus adapté aux applications en contact avec l’eau. J’ai modélisé un moule sur Fusion 360, puis utilisé une thermoformeuse pour donner forme à une feuille de PETG transparente d’un millimètre d’épaisseur. Ce procédé permet d’obtenir un bac sur mesure, parfaitement étanche et résistant.

🚰 Circuit d’eau : mise en place et réglages de la gouttière
Le circuit d’eau est au cœur du système adiabatique. Il faut que l’eau circule en continu, imbibe bien le tampon absorbant, puis retourne dans le bac sans provoquer de débordements ou de pertes inutiles. J’ai utilisé un tube en silicone flexible pour relier la pompe à la gouttière et au bac.
Un des plus gros défis a été la conception de la gouttière. Elle doit :
- Se remplir sans déborder.
- Distribuer l’eau de façon homogène sur toute la largeur du tampon.
- Permettre un écoulement progressif de l’eau à travers de petits trous.
J’ai testé plusieurs tailles et configurations de trous pour trouver le bon compromis. La tension superficielle de l’eau empêchait parfois l’écoulement, et il fallait ajuster la quantité d’eau accumulée pour que la gravité fasse son travail. Après plusieurs essais, j’ai opté pour un système avec des trous de différentes tailles, ce qui permet un écoulement plus régulier, même si ce n’est pas encore parfait.

🧪 Premiers tests avec le tampon humide : résultats et observations
Le tampon, pièce maîtresse du refroidissement adiabatique, a été découpé sur mesure pour s’adapter parfaitement à la structure. Après l’avoir imbibé d’eau grâce à la pompe, j’ai pu observer que l’eau s’écoulait bien dans le bac via la gouttière, ce qui est un excellent signe de bon fonctionnement.
J’ai réalisé des tests en fonctionnement continu pendant plusieurs heures. Voici les points clés :
- Le ventilateur souffle un air bien plus frais à proximité immédiate (entre 50 cm et 1 mètre), ce qui rend l’expérience agréable au bureau.
- Le bruit de la pompe est assez important, ce qui est un point à améliorer pour une version future.
- La température dans une pièce de 11 m² diminue légèrement après environ 3 heures d’utilisation, avec une baisse de quelques degrés.
- L’humidité relative augmente de 10 à 15%, ce qui est attendu puisque le refroidissement adiabatique repose sur l’évaporation.

💡 Conseils pratiques et astuces pour optimiser votre clim adiabatique
Si vous souhaitez reproduire ce système ou l’adapter à vos besoins, voici quelques recommandations basées sur mon expérience :
- Humidité de l’air : Le facteur le plus important pour l’efficacité du refroidissement est le taux d’humidité ambiant. Plus l’air est sec, plus l’évaporation est rapide et efficace. Dans les environnements très humides, le système sera moins performant.
- Utilisation de plantes ou déshumidificateurs : Pour améliorer le taux d’évaporation, vous pouvez envisager d’ajouter des plantes déshumidifiantes ou même des bols de riz dans la pièce. Cela peut aider à maintenir un air sec et optimiser le refroidissement.
- Changement et nettoyage de l’eau : Pour éviter tout risque sanitaire comme la légionellose, il est essentiel d’utiliser de l’eau propre, de ne pas dépasser 25°C pour l’eau, de la changer tous les jours et de nettoyer régulièrement l’appareil.
- Taille du tampon : Pour une meilleure efficacité, augmentez la taille du tampon absorbant afin d’accroître la surface d’évaporation. Cela peut multiplier la capacité de refroidissement par deux voire par quatre.
- Température de l’eau : Mettre de l’eau froide dans le bac n’a pas un impact significatif sur le refroidissement, car le processus dépend principalement de l’évaporation et non de la température initiale de l’eau.
N’oubliez pas de vous équiper d’un capteur d’humidité pour surveiller les valeurs dans la pièce. L’idéal est de rester entre 30 et 50% d’humidité relative, en évitant de dépasser 65-70%, ce qui serait trop humide pour le confort et la santé.
🔚 Conclusion : un système écologique, simple mais perfectible
Ce projet de climatisation adiabatique maison prouve que l’on peut concevoir un système écologique, économique et relativement simple à fabriquer pour apporter un peu de fraîcheur lors des fortes chaleurs. Le principe adiabatique est naturel, ne nécessite pas de composants énergivores ou polluants, et offre une sensation agréable de fraîcheur.
Cependant, il faut garder en tête que cette clim ne remplace pas un climatiseur classique pour rafraîchir une pièce entière. Pour une efficacité réelle, il faudrait doubler voire quadrupler la taille du système, ce qui augmenterait considérablement l’humidité ambiante et pourrait poser d’autres problèmes.
Le bruit de la pompe et la gestion précise du circuit d’eau restent des points à améliorer. Mais ce projet est une belle base pour explorer des solutions alternatives et durables face à la montée des températures.
Enfin, j’ai mis à disposition gratuitement tous les fichiers STL pour que vous puissiez réaliser ce projet vous-même. N’hésitez pas à me faire part de vos retours et suggestions pour améliorer ce système. Ensemble, construisons des solutions qui respectent notre planète tout en améliorant notre confort.

Vous souhaitez en savoir plus sur la modélisation 3D et la fabrication de vos propres projets ? Je propose un cours complet sur Fusion 360, accessible sur mon site, pour vous accompagner pas à pas dans vos créations.
Et si vous avez un projet web ou besoin d’un hébergement fiable, je recommande chaleureusement mon sponsor o2Switch, un hébergeur français avec une offre illimitée à seulement 7 euros par mois. Profitez de 25% de réduction avec mon code promo ABREGE25 via le lien en description.
Merci de votre lecture, et à très bientôt pour de nouvelles aventures créatives et écologiques !