STOCKER son électricité dans une BATTERIE de 16 kWh : pourquoi, comment et résultats

video thumbnail for 'STOCKER son électricité dans cette BATTERIE de 16 KWH'

Après avoir posé des panneaux solaires, l'étape logique suivante était de stocker l'énergie produite. J'ai fait venir Cyril de LemoulteBatteries pour installer une batterie de 16 kWh chez moi. L'objectif : alimenter la maison, gagner en autonomie et réduire la dépendance au réseau EDF tout en gardant le compteur bien sage.

Pourquoi une batterie de 16 kWh ?

Une batterie de cette capacité permet de couvrir une grande partie des besoins domestiques pendant plusieurs heures, voire une nuit entière si la consommation est maîtrisée. Concrètement, avec un onduleur/batterie qui sort 6 kW en instantané (ce que j'ai installé), on peut :

  • équilibrer la production solaire et la consommation en temps réel,
  • stocker les excédents pour les utiliser quand le soleil n'est plus là,
  • rester autonome lors d'une coupure réseau sur une partie des circuits prioritaires.

Les éléments clés du système

Le montage repose sur trois composants principaux : les panneaux solaires, l'onduleur hybride et la batterie 48 V. L'onduleur sert d'interface entre le courant continu des panneaux/batterie et le 230 V du foyer. Il sait mixer énergie réseau, batterie et panneaux pour tendre vers 0 W sur le compteur quand il y a surplus.

Onduleur hybride mural blanc avec écran frontal et sorties câblées visible sur le bas de l'appareil.

Autres points techniques importants :

  • Deux entrées photovoltaïques sur l'onduleur : chaque entrée peut accueillir ~10 panneaux.
  • Onduleur dimensionné à 6 kW alors que la puissance crête des panneaux peut dépasser ce seuil. Avoir plus de panneaux aide surtout les jours gris.
  • Sortie de secours (backup) alimentant un tableau « secouru » pour un nombre limité de circuits.
coffret de protection ouvert avec différentiels, parafoudres et disjoncteurs visibles

Installation et choix des circuits

Plutôt que d'alimenter toute la maison en secours, on choisit les circuits essentiels à protéger. Chez moi, on a opté pour :

  • réfrigérateurs et congélateurs,
  • éclairages,
  • volets roulants et portail,
  • prises prioritaires (ex : box internet),
  • les gros consommateurs comme la pompe de piscine ou la plaque à induction restent sur le réseau afin d'éviter d'épuiser la batterie inutilement.

Le coffret de protection comporte des différentiels de type B, des parafoudres et des disjoncteurs adaptés au fonctionnement hybride. Bien posé, ça reste propre et accessible.

Coffret électrique propre montrant onduleur, batterie et câbles de connexion

La batterie : design, modularité et usage

Cyril conçoit ces batteries lui-même. L'unité installée est modulaire : verticale avec supports, empilable horizontalement, et même roulante pour faciliter la manutention. Elle fournit 16 kWh de stockage et peut soutenir une sortie instantanée de 6 kW, ce qui est parfait pour mes panneaux et ma consommation.

Vue rapprochée de l'intérieur d'une batterie domestique montrant les cellules, busbars orange et le câblage vert

La batterie intègre des fonctions pratiques : éclairage d'appoint intégré, réglage d'intensité, et modes de charge programmables pour profiter des heures creuses si l'abonnement le permet.

« L'onduleur mélange le réseau, la batterie et les panneaux. S'il y a un excédent, il le stocke ; si vous avez besoin d'énergie, il renvoie la batterie dans la maison pour stabiliser le compteur à 0 W. »

Points d'installation pratiques

Petits détails qui simplifient la vie sur le chantier :

  • utiliser des gaines et du câble flexible 35 mm² pour la liaison batterie/onduleur ;
  • regrouper et serrer les brins pour passer dans les chemins de câble ;
  • termier propre avec manchon thermorétractable pour une finition étanche et nette ;
  • prévoir une prise RJ45/Wi‑Fi pour la remontée des données.
Application d'un manchon thermorétractable sur une cosse de câble de batterie à l'aide d'un pistolet thermique

Supervision et suivi : l'application

Le système remonte les données via une clé Wi‑Fi vers l'application Solarman. Une fois configurée, l'appli met à jour les valeurs toutes les cinq minutes : production des panneaux, pourcentage de batterie, consommation instantanée du foyer, flux de charge/décharge.

Exemples concrets relevés :

  • Production instantanée affichée à ~3 594 W lorsque l'onduleur est actif ;
  • la batterie se charge directement des excédents panneaux, souvent quelques kW de stockage en cours de journée ;
  • consommation de base de la maison autour de 250–350 W quand tout est au repos.

Coupe réseau et mode secours

Lors d'une coupure EDF, les panneaux continuent de produire via l'onduleur hybride mais la maison n'est alimentée en secours que depuis la partie « rescue » du tableau. En pratique, en coupant le Linky et en laissant les micro‑onduleurs produire, l'énergie est renvoyée vers la batterie si le tableau n'est pas encore ré-enclenché.

Performance réelle et économies

Après quelques semaines d'usage : certaines journées ensoleillées permettent de charger la batterie à 70–73% et d'alimenter la maison toute la journée. Les jours très gris, la batterie peut descendre autour de 10% si la production est insuffisante : c'est la raison pour laquelle avoir un peu plus de panneaux est utile pour amortir les journées faiblardes.

Sur mes calculs, combiné à une pompe à chaleur et une gestion sobre, l'objectif est d'atteindre environ 200 € de facture par an contre près de 2 600 € avant travaux. Les chiffres dépendent évidemment des saisons et du comportement de consommation.

Conseils pratiques et mises en garde

  1. Faire appel à un électricien certifié pour le raccordement final : le matériel est spécifique et la mise en service doit respecter la norme.
  2. Dimensionner correctement l'onduleur par rapport aux panneaux : avoir trop de panneaux n'est pas un problème majeur, mais l'onduleur plafonne la puissance utile.
  3. Si vous avez du trois‑phase à la maison, vous n'avez pas besoin de trois batteries : il suffit d'un onduleur adapté (ex : 12 kW trois‑phase).
  4. Les batteries portables grand public ne remplacent pas une vraie batterie domestique pour alimenter une maison entière. Elles restent pratiques pour le loisir ou le bricolage.
  5. Penser à programmer des charges sur heures creuses permet de rentabiliser la batterie même en hiver.

Conclusion

Installer une batterie de 16 kWh change la manière dont on consomme l'énergie produite. On passe d'une logique de production « instantanée » à une logique « produire, stocker, consommer ». Pour ceux qui veulent réduire leur dépendance au réseau, protéger un minimum de circuits en cas de coupure et optimiser la consommation solaire, c'est une solution concrète et efficace.

Si vous envisagez ce type d'installation, priorisez le dimensionnement adapté, la qualité des protections et le recours à un professionnel pour la mise en service. Le résultat : plus d'autonomie, un compteur mieux équilibré et des économies substantielles sur le long terme.

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne